Pr Marcel RUFO
Pédiatre, Pédo-psychiatre, Responsable médical de la Maison des Adolescents
Dès la naissance, puis dans l’enfance et l’adolescence, les différences garçon-fille sont indéniablement marquées. L’éducation ou le contexte social ne forgent donc pas irrémédiablement, d’une manière unique ou exclusive le futur adulte.
Est-ce là un début d’explication pour admettre les différences qui existent entre désir masculin et désir féminin chez l’homme et la femme, et qui somme toute, sont naturelles ? La considération de ces différences dès le départ peut-elle permettre de mieux se comprendre et de mieux se respecter au sein du couple ?
Dans l’enfance, la sexualité doit rester en partie mystérieuse, afin de permettre une découverte qui contribue à la conquête de soi et à sa propre liberté. N’est-ce pas un peu semblable chez l’adulte ? Faut-il tout dire à son (sa) partenaire de ses désirs et de ses fantasmes, au risque de restreindre l’élan et la spontanéité ?
Un peu de méconnaissance de l’autre – un peu seulement – n’est-il pas le dernier rempart contre le désabusement ? Faut-il tout savoir de l’autre, tout connaître de lui / d’elle pour que le désir perdure, ou faut-il au contraire préserver une part de mystère, qui permette aux émois de subsister, un peu à l’image de l’adolescent(e) qui découvre sa sexualité ?
De même qu’on se fabrique davantage dans les difficultés, dans les séparations, dans les aléas de notre vie, le désir doit-il aussi se nourrir d’un peu de discordance, de cette part d’ombre qui alimente le plaisir de re-découvrir – au sens propre comme au sens figuré – son (sa) partenaire ?
A l’image des ados, qui vivent mal l’étalage de la sexualité, comme un exhibitionnisme, ne doit-on pas préserver un peu de discrétion, et ne pas confondre désir et envie avec performance sexuelle à tout prix ?
Autant de réflexions qui ne manquent pas de nous interpeller, que l’on soit homme ou femme, dans la jeunesse ou la maturité.
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