Rouge vif, dragons, lumières et bruit de pétards… le Nouvel An chinois commence à faire des adeptes en Europe et particulièrement en France depuis quelques années.
Fêté par des millions d’individus dans le monde, il est le passage obligé de tout un chacun pour bien commencer l’année … chinoise !
Le Nouvel An chinois est aussi appelé « Fête du printemps ». En 1911, après la création de la République de Chine et l’adoption du calendrier grégorien, il s’agissait de différencier le Nouvel An occidental du Nouvel An chinois, la plus importante des fêtes traditionnelles chinoises.
Autrefois, la clé du caractère « nian » (an) était utilisée pour le caractère « céréales ». Le Jour de l’An était donc l’occasion de faire des offrandes au ciel et à la terre, de prier les dieux d’accorder de bonnes récoltes et d’honorer les ancêtres.
Lié fortement à la culture bouddhiste, le Nouvel An chinois est l’occasion d’allier culte des ancêtres et retrouvailles familiales, au cœur des festivités. Dieux, croyances, traditions culinaires s’enchevêtrent parfaitement dans une harmonie propre à la culture chinoise qui, pour l’occasion, fait apparaître toute la richesse de son langage en jouant sur les homophones, associant tout au long de la fête mets traditionnels, vœux et coutumes.
Tout commence il y a plusieurs milliers d’années, lorsque les monstres voraces tissèrent les légendes d’aujourd’hui. Pour éloigner des foyers un monstre cruel du nom de « Nien », dévorant les êtres humains les veilles de Nouvel An, les chinois affichaient de chaque côté de la porte d’entrée des bandes de papier rouge sur lesquels on écrivait des vers. On allumait des torches et on claquait des pétards – les monstres n’aimant ni le rouge, ni la lumière, ni le bruit -.
Mais les préparatifs commencent bien avant et la fête s’étale sur près de trois semaines.
La coutume veut que l’on paie ses dettes avant la fin de l’année. Beaucoup de braderies sont donc organisées. Quelques jours avant le Nouvel An, le dieu du foyer Zaojun est censé faire son rapport sur le comportement des humains au ciel. Pour qu’il ne dise que du bien, on lui offre des bonnes choses et pour être plus sûr qu’il ne parle pas trop, on lui offre des sucreries pour lui coller la bouche !
Mais les festivités du Nouvel An chinois commencent véritablement la veille, le dernier jour de l’année lunaire – « le Chuxi » – afin de placer l’arrivée de cette nouvelle année sous les meilleurs auspices.
« Cinian » signifie « Prendre congé de l’année ». Ce jour est donc consacré à rendre hommage une dernière fois aux dieux et aux ancêtres par des prières.
Encens, gâteaux du Nouvel An sont disposés devant l’autel dressé à cet effet. Au départ, des branches de pêcher accrochés au-dessus des portes devaient effrayer les mauvais esprits et porter bonheur. Le bois de pêcher se raréfiant, il fut remplacé par les bandes de papier que nous connaissons de nos jours sur lesquelles viennent s’écrire des sentences parallèles sur fond rouge.
L’inscription la plus fréquente est « Puissent les cinq bénédictions (longue vie, richesse, paix, amour et vertu, et une fin qui couronne la vie) descendre jusqu’à cette porte ».
Les dieux des portes, guerriers vêtus d’armures, imprimés sur du papier ou gravés sur du bois viennent aussi protéger la maison des esprits malveillants en se disposant sur les battants des portes.
La pièce principale de la maison est le cœur de la fête. L’Autel y est spécialement dressé en l’honneur des dieux, orné d’une bande de papier sur lequel figurent tous les dieux et les sages. Appelé « Autel au ciel et à la Terre », « tian di zhuo », il reste en place tout au long de la période de fête du printemps et n’est enlevé qu’au moment de la fête des Lanternes. Les murs sont couverts de fleurs de prunus, de branchage de pins qui, ajoutés aux sentences parallèles intérieures, achèvent de donner une atmosphère de fête à la maison. Des branchages de bois secs sont aussi déposés au seuil de la porte pour repérer, le cas échéant, les mauvais esprits qui auraient tôt fait de faire du bruit en marchant dessus.
Pour décorer la maison, des mandariniers en pots – dont les mandarines symboliseront les lingots d’or – ou des pièces de monnaies accrochées à des branches de cyprès seront là pour attirer la fortune. Une fois la maison préparée, reste à préparer le banquet.
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